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Le Premier ministre écossais, John Swinney, a vivement dénoncé les récentes déclarations du président américain Donald Trump concernant la prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis. Il a accusé Trump de promouvoir un “nettoyage ethnique” en évoquant la relocalisation permanente des Palestiniens hors de leur territoire.
Trump avait précédemment affirmé vouloir “nettoyer” Gaza et y réinstaller les habitants de façon permanente, une déclaration qui a suscité une indignation massive au sein de la communauté internationale. Les pays voisins de la Palestine ont également rejeté catégoriquement cette proposition.
Un rejet catégorique de la part de l’Écosse
Interrogé par BBC Scotland News, John Swinney a condamné sans réserve les propos de Trump :
“Je pense qu’il est important que les hommes politiques disent les choses telles qu’elles sont. Je ne peux en aucun cas soutenir les propos du président Trump. Ce qu’il a dit s’apparente à un nettoyage ethnique. Il s’agit du déplacement forcé du peuple palestinien, et je ne peux pas accepter cela.”
Le Premier ministre écossais a rappelé que la seule solution viable au conflit israélo-palestinien était l’établissement d’un État palestinien souverain dans le cadre d’une solution à deux États. Il a insisté sur le fait que les habitants de Gaza devaient pouvoir reconstruire leur vie et leur foyer après des années de souffrance.
“Et après tant de souffrances, il est impératif que cela se réalise”, a-t-il ajouté.
Un appel au Royaume-Uni à condamner Trump
Swinney a également exhorté Sir Keir Starmer, Premier ministre britannique, à prendre ses distances avec les déclarations de Trump et à les condamner de manière claire et explicite.
Stephen Flynn, leader du SNP à Westminster, a soutenu cet appel, déclarant :
“Le Premier ministre britannique doit condamner ces plans dangereux sans la moindre ambiguïté. Le gouvernement du Royaume-Uni doit agir et mobiliser tous les leviers diplomatiques pour protéger les Palestiniens.”
Une indignation généralisée en Écosse
L’ancien Premier ministre écossais, Humza Yousaf, dont les beaux-parents ont été pris au piège à Gaza lors des premières semaines du conflit, a lui aussi dénoncé les propos de Trump, déclarant sur X (anciennement Twitter) :
“Gaza appartient à son peuple. Point final.”
La co-leader des Verts écossais, Lorna Slater, a pour sa part mis en garde Swinney et Starmer contre toute tentative de “rapprochement” avec Trump :
“Les gouvernements ont la responsabilité de condamner ces plans horribles, de s’y opposer fermement et de faire tout leur possible pour empêcher leur mise en œuvre. Nous devons œuvrer à l’établissement d’une paix durable et équitable.”
Trump défend son projet de contrôle de Gaza
Lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Donald Trump a justifié son projet en affirmant que les États-Unis devraient “prendre possession” de Gaza pour y démanteler les armes et les explosifs non détonés.
Il a ajouté :
“Tout le monde adore cette idée. Nous allons développer économiquement la région et créer un nombre illimité d’emplois et de logements pour les habitants. Gaza pourrait devenir la Riviera du Moyen-Orient.”
Interrogé sur la possibilité pour les Palestiniens déplacés de revenir un jour à Gaza, Trump a répondu que “les peuples du monde entier” pourraient y vivre, y compris les Palestiniens.
Netanyahu, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, a déclaré que la proposition de Trump “méritait d’être étudiée”.
Une condamnation mondiale face à une proposition jugée dangereuse
L’idée de déplacer la population palestinienne a été largement critiquée à l’international. Plusieurs experts ont rappelé que les transferts forcés de population sont strictement interdits par le droit international.
L’ONU définit le nettoyage ethnique comme l’action de “rendre une zone ethniquement homogène en utilisant la force ou l’intimidation pour en expulser certains groupes”. Ce concept a été utilisé pour décrire les crimes commis en ex-Yougoslavie, en Birmanie et ailleurs.
Depuis le début du conflit actuel, plus de 46 600 personnes ont été tuées à Gaza, selon les autorités locales dirigées par le Hamas. Parmi elles, un grand nombre de femmes et d’enfants.
La déclaration de Trump intervient dans un contexte de tensions extrêmes. Son plan a déclenché une vague d’indignation, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et aux États-Unis, où des voix s’élèvent contre une proposition jugée “inacceptable et dangereuse” pour la stabilité mondiale.