Meta doit répondre à une plainte pour discrimination à l’embauche
Un juge fédéral a statué mardi que Meta Platforms doit faire face à une poursuite l’accusant de privilégier l’embauche de travailleurs étrangers, qu’elle paierait moins cher que les citoyens américains.
La juge magistrate américaine Laurel Beeler, à San Francisco, a autorisé trois citoyens américains à poursuivre leur action collective contre la société mère de Facebook et Instagram.
Des candidats qualifiés rejetés
Les plaignants, Purushothaman Rajaram, informaticien, Ekta Bhatia, ingénieure logicielle, et Qun Wang, data scientist, affirment que Meta les a écartés malgré leurs qualifications. Ils ont postulé à plusieurs postes entre 2020 et 2024 sans succès, dénonçant une préférence systématique pour les titulaires de visas de travail.
Meta réfute les accusations
Meta a qualifié ces accusations d’infondées et a promis de se défendre vigoureusement. L’entreprise basée à Menlo Park a tenté de faire rejeter la plainte, arguant qu’aucune preuve ne prouvait une intention discriminatoire ni que les plaignants auraient été embauchés s’ils n’étaient pas citoyens américains.
Cependant, la juge Beeler a souligné que 15 % des employés de Meta aux États-Unis détiennent un visa H-1B, contre seulement 0,5 % dans l’ensemble du marché du travail. Elle a aussi rappelé que Meta avait accepté en octobre 2021 de payer jusqu’à 14,25 millions de dollars pour régler des accusations du gouvernement selon lesquelles elle refusait systématiquement de considérer les travailleurs américains pour certains postes.
Un débat juridique relancé
L’affaire repose sur une loi de 1866 interdisant la discrimination contractuelle fondée sur la nationalité. Cette loi, souvent citée par des groupes conservateurs opposés aux initiatives de diversité, a permis en juin dernier la réintégration de la plainte après un premier rejet en 2022.
L’avocat des plaignants, Daniel Low, espère que cette action contribuera à corriger les pratiques discriminatoires dans l’industrie technologique. Il estime que des réformes supplémentaires sont nécessaires pour régler ce problème de manière définitive.
L’affaire est enregistrée sous le numéro 22-02920 auprès du tribunal fédéral du district nord de la Californie.